Charabia du samedi

le silence pour apaiser les maux.
Pour étirer le temps,
assouplir son inconscient.
Je me retire,
de cette ligne à la suivante
puis à celle d'après je ne serai
pas le même
je serai
celui qui se tait
au fur et à mesure.
Se taire pour écouter.
PS: un beau et long post scriptum, pour écouter un poème de René Char, mort en 1988:
Allégeance
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?
Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?
René Char
2 Comments:
Superbe ce poême! Il y en a qui sont doués quand même...
...et qui inspirent ceux qui aspirent à le devenir!
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