Monday, May 14, 2007

Mademoiselle C


Aujourd'hui j'ai vu un dessin
qui n'est pas de moi
mais qui m'y renvoie,
j'aimerais tendre la main.

Hier j'ai vu
ça ne va pas bien.
Hier nous avons tous vu.
Mais nous ne savons dire:
un drame intime se passe de commentaires.

Pourtant je voudrais
tendre la main:
mademoiselle C
ne mérite pas l'indifférence.
Ne voudrait elle pas,
juste une danse?

Saturday, May 05, 2007

Charabia du samedi

De la solitude au silence
le silence pour apaiser les maux.
Pour étirer le temps,
assouplir son inconscient.

Je me retire,
de cette ligne à la suivante
puis à celle d'après je ne serai
pas le même
je serai
celui qui se tait
au fur et à mesure.

Se taire pour écouter.

PS: un beau et long post scriptum, pour écouter un poème de René Char, mort en 1988:

Allégeance
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?
René Char

Friday, May 04, 2007

Retour sur la solitude d'alfred



La solitude
non que l’on soit forcément seul,
n’a pas forcément à voir avec l’absence de l’autre.

On naît ici bas
seuls
en ce sens que personne jamais
à l’intérieur n’ira
ou ne pourra guider nos choix.

Et quand il n’y a personne,
Quand rien n’habite ce corps ?

Je me suis arrêté,
j’ai choisi de ne pas prendre vie
de ne pas prendre corps.
De me suspendre au dessus, dans le vide.

Aujourd’hui il m’y faut revenir
il me faut habiter ma maison.
En butte face à la souffrance qui y a depuis pris la place,
pour que mes actions n’aient plus le goût du drame
mais l’odeur de la joie.

PS: un autre poète est fêté: c'est René Char. Mais il conviendrait plus à mademoiselle G qu'à moi d'en parler...

Wednesday, May 02, 2007

Alfred



Ni Hitchcock, ni Hitler,
mais de Musset,
dont c'est l'anniversaire,
de la mort.

Un petit poème, bien joli:

LA VISION
Ami, notre père est le tien.
Je ne suis ni l'ange gardien,
Ni le mauvais destin des hommes.
Ceux que j'aime, je ne sais pas
De quel côté s'en vont leurs pas
Sur ce peu de fange où nous sommes.Je ne suis ni dieu ni démon,
Et tu m'as nommé par mon nom
Quand tu m'as appelé ton frère;
Où tu vas, j'y serai toujours,
Jusques au dernier de tes jours,
Où j'irai m'asseoir sur ta pierre. Le ciel m'a confié ton cœur.
Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude.
Je te suivrai sur le chemin;
Mais je ne puis toucher ta main,
Ami, je suis la Solitude.

Un bien beau texte, sur un état que nous partageons tous, et qui pour certains peut être par moment difficile.

PS: le 2 mai 2007 nous pouvons aussi fêter les 150ans de la mort de de Musset, si une mort quelle qu'elle soit puisse se fêter.