Wednesday, January 30, 2008

Mes respects



Le perchoir de l’évêque
les sermons du monde, le corps du christ
qui ne ressuscitera pas
nous disent tous, que tu n’es plus,
mais rien de toi.

Ce souvenir, ici, aujourd’hui,
de l’hier dernier,
où nous avons senti nos dents craquer.
Se souvenir, que c’est toujours en hiver
que les corps sont les plus durs à enterrer,
que la terre nous les refuses,
il n’y a jamais d’été pour mourir.

Et tu verras, le corps est lourd, à traîner.
Mais la culpabilité, les secrets,
la vie s’en était arrangée, bien avant toi.
Le monde s’était arrangé avant que tu ne naisses
pour que tu n’ai pas à porter la croix du mort, encore là.

Le sacrifice est l’affaire, unique, des Dieux.

Wednesday, January 16, 2008

La belle au bois dormant et le printemps charmant



le début puis ce qui suit.

Le petit est mort ! quand le bocal a chuté, j’aurais voulu dire : il faut en parler,
mais il n’y avait personne. Il a fallu un instant, un jour
une heure, pour que les chevaliers de mon enfance
deviennent les démons de l’adolescence. Après la chute, en me retournant,
le purulent avait éclot
dans un monde que je ne reconnaissais pas.
Et c’est ainsi que s’est pris le train de la renaissance.

Les bras des dames sont alors devenus ceux des femmes, il fallait
devenir un homme.
Il y a de cela longtemps, quand nous nommions encore
ceux qui maintenant sont morts.
Ceux d’entre nous que nous étions alors, de celui qui crie le plus
fort, à celui qui n’en a pas besoin. De l’un qui se cache à l’autre qui s’exhibe
nous n’étions certainement pas beaux à voir, dans nos habits
de vendeurs de suie.

Ca ne m’a pas réussi, je veux dire cette vie
entre la découverte d’une chose et de son contraire, j’aurais voulu dormir,
m’assoupir
dans les bras de mes victoires passées.
Mais, en ce temps du printemps charmant, la victoire n’a de bras que suspendu aux corps des femmes. Qu’il faut gagner, comme une barque le rivage.
Alors pour moi, dérivant, cet horizon qu’il fallait faire sien, était bien lointain. Et en vérité,
je ne me suis pas fais pour elles. De l’étonnement
à cette évidence. Il était tard dans la nuit de mon existence,
la corde était déjà nouée autour de mon être. Enfermé dans mes mots.
Je ne pouvais plus m’arrêter pour relacer mes chaussures, il fallait que je coure
et il ne s’agissait plus de trébucher. Ou de se défiler devant l’obstacle. Je n’avais plus le droit de jouer. Le chasseur était sur moi.

Au temps du printemps charmant, où chaque instant à sa vie dans celle du précédent
et sa mort dans celle du suivant, les âmes seules meurent trop souvent.

Tuesday, January 15, 2008

Accrochage





Les jours sont longs
au pays des petits bonheurs,
la joie est de courte durée.

Aux pays des souvenirs, les sentiments se tarissent,
pour tout le mal de celui qui s’en sent coupable.
Voir que ce manque n’est plus.

Aux pays des souvenirs, les sentiments se tarissent,
et nous ne cherchons plus à savoir si oui ou non tu serais toujours.
Cela fait maintenant 18 ans que tu es né.
Et avec toi ma culpabilité,

A celui qui ne sait pas, voici
que la peur n’est pas ce que tu crois, ce n’est pas elle qui dévore ton corps,
la mort n’est pas celle dont il faut avoir peur.
C’est la vie qui nous guette, nous happe et nous broie. La contingence des culpabilités ordinaires, celles qui nous font nous lever,
celles qui nous font être,
celle qui nous présentent à nos destinés respectives sans que quiconque, pas même Dieu puisse y trouver à redire.

Les démons remplissent des vies que nous avons beaucoup de peines à chevaucher.