le début puis ce qui suit.
Le petit est mort ! quand le bocal a chuté, j’aurais voulu dire : il faut en parler,
mais il n’y avait personne. Il a fallu un instant, un jour
une heure, pour que les chevaliers de mon enfance
deviennent les démons de l’adolescence. Après la chute, en me retournant,
le purulent avait éclot
dans un monde que je ne reconnaissais pas.
Et c’est ainsi que s’est pris le train de la renaissance.
Les bras des dames sont alors devenus ceux des femmes, il fallait
devenir un homme.
Il y a de cela longtemps, quand nous nommions encore
ceux qui maintenant sont morts.
Ceux d’entre nous que nous étions alors, de celui qui crie le plus
fort, à celui qui n’en a pas besoin. De l’un qui se cache à l’autre qui s’exhibe
nous n’étions certainement pas beaux à voir, dans nos habits
de vendeurs de suie.
Ca ne m’a pas réussi, je veux dire cette vie
entre la découverte d’une chose et de son contraire, j’aurais voulu dormir,
m’assoupir
dans les bras de mes victoires passées.
Mais, en ce temps du printemps charmant, la victoire n’a de bras que suspendu aux corps des femmes. Qu’il faut gagner, comme une barque le rivage.
Alors pour moi, dérivant, cet horizon qu’il fallait faire sien, était bien lointain. Et en vérité,
je ne me suis pas fais pour elles. De l’étonnement
à cette évidence. Il était tard dans la nuit de mon existence,
la corde était déjà nouée autour de mon être. Enfermé dans mes mots.
Je ne pouvais plus m’arrêter pour relacer mes chaussures, il fallait que je coure
et il ne s’agissait plus de trébucher. Ou de se défiler devant l’obstacle. Je n’avais plus le droit de jouer. Le chasseur était sur moi.
Au temps du printemps charmant, où chaque instant à sa vie dans celle du précédent
et sa mort dans celle du suivant, les âmes seules meurent trop souvent.