Où il est (re) question de Dieu
Dieu n’avait jamais eu de femme, ni d’homme d’ailleurs, ni d’attraction particulière pour l’un ou pour l’autre. Jusqu’au jour où il rencontra Udeia, l’idée même ne lui avait jamais effleuré l’esprit. En ce jour, fêter dans le monde entier, c’est Udeia qui alla à sa rencontre. Et cet homme tout absorbé par ces responsabilités ne se rendit compte de rien. Comme un serpent, elle s’approcha de lui en silence, guettant le moindre mouvement, à l’affût de tous chaque signes. Comme le serpent, elle l’entoura de toutes les attentions, déjà toute entière à lui. Et doucement l’équilibre bascula, le poids de l’univers passa de l’intérieur de dieu vers Udeia pour finalement venir se loger au milieu d’eux. Dans le vide formé au milieu de leurs deux êtres.
Le bonheur du monde dura longtemps sans que rien ne pu le mettre en branle. Dieu et Udeia vivaient amoureusement, tout comme le reste de l’humanité. Un souci pourtant commença à voir le jour dans l’esprit du Roi du monde : il s’inquiétait du ralentissement de l’évolution. Depuis qu’il avait établi la perfection sur le monde, rien n’était venu la remettre en cause.
Par exemple, la jeunesse, et son esprit de révolte, disparaissait dramatiquement depuis un long moment : les gens ne pouvaient plus avoir d’enfants.
Et la nature se mit petit à petit à rejeter l’espèce humaine. Epidémies et catastrophes naturelles décimèrent un nombre conséquent d’humains.
L’équilibre du monde se trouva atteint le jour où Udeia elle-même fut atteinte. Le mal la pris très rapidement et en quelques jours elle mourut entraînant la fin du monde. Il ne resta alors que Dieu.
Tout avait disparu sauf lui, il se trouvait dans un lieu non-lieu, hors du temps et de l’espace, au cœur même du temps et de toute chose. Son être était un non-être, une volonté seule et pure. Il ne pouvait pour autant s’empêcher de penser à Udeia et à la faillite de son monde. Et aux derniers mot de sa femme, comme une clé pour comprendre: « Tu n’as pas su leur faire croire qu’au-delà de la perfection existe une autre perfection ».
Dieu pris une décision et par le souffle de sa volonté recréa le temps et l’espace. Ce nouveau monde il le créa à son image et celle d’Udeia avec une matière et du vide rappelant ainsi l’équilibre de leur couple. Il créa aussi des hommes à l’image de ceux présents dans l’ancien monde. A ces hommes il ne se montra jamais mais cacha en eux la clé donnée par Udeia : la foi.
Humeur (1) et mot (2) du jour:
- Heureux qui comme Ulysse a fini son histoire
- La forc de celui qui croit en Dieu n'est pas en Dieu mais dans sa foi. (Thierry Maulnier)