Nous ne savions pas les fleurs,
en ce temps du printemps joli.
Nous ne savions pas qu’éclore
voulais dire la vie.
Nous ne voulions que la mort.
Dans un trou, mon âme est tombée,
dans un souffle retenu je me suis vu chuter
dans l’ailleurs. Je me suis arrêté.
Le mot que t’ai laissé est encore sur la cheminée
il disait « je reviendrais ».
J’ai cherché sur l’autre rive les raisons de ne plus chanter
les ritournelles des anciens morts, pour respecter le silence des vivants.
Plusieurs saisons y sont passées, j’y ai rencontré des fous,
des squelettes bien vivants, des télépathes des somnambules et même des martiens.
Mais l’hiver avait fini par te rattraper.
De ce cœur gelé je ne peux entendre que les échos
de ce corps briser je n’ai pu apercevoir que le reflets.
Mais tu ne sais pas que, d’une minute à l’autre
existe un monde, dans lequel,
parfois un répit.
D’un instant à l’autre c’est un univers qui se déplie
ou la sagesse des morts,
des êtres étranges, nous nettoie.
Le messager du temps te dira
de brûler mes deux mots,
il te dira que je suis bien là-bas, que je suis mort et que tant mieux.
Il te soufflera dans les poumons, pour te désarticuler,
te démembrer. Il libérera ton âme, ton esprit pourra se dire je suis las,
je m’en vais. Planant de cette minute à une autre,
par le hublot tu verras ce paysage de désolation, qui n’est qu’un ailleurs.
Un monde où, si tu atterris, je serai là.