Monday, December 17, 2007

Celles pour qui l'on se tait





sur une route on trouve de tout,
des êtres égarés, vivants comme morts,
des blessés.

On n'y connaît pas sa place, il faudrait pour cela s'arrêter,
peut être manger un peu,
prendre le frais, ouvrir les yeux.

Peut être qu'il faudrait pouvoir y voir
quelque chose dans ce brouillard.

Sûrement, aussi sûrement que le soleil ou le jour,
il faudra s'arrêter.

Wednesday, December 12, 2007

De celui qui ignore ce qui se cache dans l'obscurité


C’est un cri, une injure à la face du temps
Une balafre dans l’espace.

Une force qui plie, qui tord
Qui plisse le cœur déjà ébréché.

L’ouragan s’étale, à la face du promeneur
hurlant dans la tempête.
Le capitaine cri. L’horizon est un songe
qui ne se rêvera pas. Cette nuit.

Il est bien seul, le frêle esquif
au matin.

Saturday, December 08, 2007

De mots




Nous ne savions pas les fleurs,
en ce temps du printemps joli.
Nous ne savions pas qu’éclore
voulais dire la vie.
Nous ne voulions que la mort.

Dans un trou, mon âme est tombée,
dans un souffle retenu je me suis vu chuter
dans l’ailleurs. Je me suis arrêté.
Le mot que t’ai laissé est encore sur la cheminée
il disait « je reviendrais ».
J’ai cherché sur l’autre rive les raisons de ne plus chanter
les ritournelles des anciens morts, pour respecter le silence des vivants.
Plusieurs saisons y sont passées, j’y ai rencontré des fous,
des squelettes bien vivants, des télépathes des somnambules et même des martiens.
Mais l’hiver avait fini par te rattraper.

De ce cœur gelé je ne peux entendre que les échos
de ce corps briser je n’ai pu apercevoir que le reflets.
Mais tu ne sais pas que, d’une minute à l’autre
existe un monde, dans lequel,
parfois un répit.
D’un instant à l’autre c’est un univers qui se déplie
ou la sagesse des morts,
des êtres étranges, nous nettoie.

Le messager du temps te dira
de brûler mes deux mots,
il te dira que je suis bien là-bas, que je suis mort et que tant mieux.
Il te soufflera dans les poumons, pour te désarticuler,
te démembrer. Il libérera ton âme, ton esprit pourra se dire je suis las,
je m’en vais. Planant de cette minute à une autre,
par le hublot tu verras ce paysage de désolation, qui n’est qu’un ailleurs.
Un monde où, si tu atterris, je serai là.

Thursday, December 06, 2007

Une vie entière




Quand je suis arrivé, tu n’étais déjà plus là.
De ce pays tu avais emporté les monts
et les collines,
tarit les fleuves, étouffé les volcans.

Les révolutions n’étaient plus à faire.

Je n’arrive plus à écrire, je n’arrive plus à lire,
ce pays qu’on appelle solitude me fait vieillir
ce pays qu’on nomme incertitude me fait languir
une vie qui n’est pas la mienne
pour ne pas voir celle qui pourrait l’être.

Dans le pays d’alice, les miroirs sont à leur place.

Nous aurions préféré mourir, ne plus vivre en vérité.
Un souffle, par intermittence
sans voir le bout
sans voir le tunnel se construire à mesure, de plus en plus grand de plus en plus long de plus en plus étroit.
Une partie de moi a été laissée, à l’entrée,
je ne la retrouverai pas
je me suis laissé le choix de me retrouvé, au bout, de ce tunnel que nous appellerons toi.